Pourquoi je n’attaquerai pas ma prochaine histoire avec un plan

« Quoi ?! Pas commencer avec un plan ? Mais c’est ce qu’on me conseille partout ? +_+ »
(Réaction désespérée de mon cerveau gauche, alias Dr Moreau)

« Chouette ! Pas de plan ! Virevoltons gaiement, perdons notre temps à butiner les idées ! »
(Réaction naïve de mon cerveau droit, alias, ma muse)

To plan or not to plan : that is the question

plan de ouf

Je me propose donc d’écrire sans aucun plan, à l’aveugle? Pas vraiment, je m’explique : Toutes les méthodes ainsi que nombre de supers écrivains qui ont réussi et qui nous livrent leurs secrets nous conseillent de faire des plans avant d’écrire et surtout, surtout, de commencer par là. Je suis une fille obéissante. Sur mes deux dernières histoires, j’ai donc ploté, planifié, intrigué. J’en ai élaboré des plans pendant des jours, des semaines, des mois, en obéissant à telle règle, telle méthode, en donnant de la force à telle grande idée, en incluant telle métaphore de telle belle morale cachée super importante pour l’avenir de l’humanité.

Résultat? Flop. Alors qu’une histoire écrite en 15 jours pour un concours, à l’arrache totale, s’est révélée être bien plus aboutie et même publiable. « Mais pourquoi? » hurle mon cerveau gauche. (bien fait, lui répond ma muse)

Bref, cherchant à améliorer ces histoires cassées laissées de côté, je me suis mise à tout récapituler, dont, mes personnages. Et là, je me suis aperçue que la connaissance que j’avais d’eux au début du processus d’écriture, c’est à dire, au moment du plan, était très parcellaire. En les retravaillant, j’ai découvert des réactions incohérentes que j’avais pourtant murement réfléchies en les plotant (terme anglais signifiant créer une intrigue).  Le problème est là: commencer par le plan, avant même de connaître intimement ses personnages. C’est plus ou moins ce qu’on lit partout: il faut COMMENCER avec le plan. Mais non! Surtout pas!

En essayant d’élaborer une histoire avant d’être intime avec mes personnages, je n’ai réussi qu’à construire de magnifiques rouages d’événements flattant mon cerveau gauche, de belles structures qui obéissait à la théorie des mythes de Vogler accouplée à Mac Kee en une chimère superpuissante. Mais ces intrigues se contentaient de brider mon héros et surtout les autres personnages secondaires de l’histoire. Avec pour résultat :

  1. Des réactions qui manquent de vérité
  2. Des situations qui manquent de punch
  3. Un calme plat côté émotion

La consistance avant tout

Je ne le savais pas à l’époque mais se lancer dans un plan avec des personnages à peine esquissés, c’est prendre le risque de figer des événements « inconsciemment ». Vous croyez que vous pourrez toujours les changer ces événements? Qu’une idée se jette comme on jette un klenex? Bah non, c’est très dur de défaire ce qu’on a fait, très dur de se débarrasser de sa première idée, d’obliger son orgueilleux de cerveau gauche (le rationnel) à avouer qu’il s’est trompé et très dur d’obliger son paresseux de cerveau droit (votre muse) à fournir une deuxième idée. Avec pour résultat, les événements que l’on a imaginé trop tôt dans le processus créatif se révèlent parfois (souvent) être en contradiction avec le « vrai caractère » de nos héros. Je me méfie même de ces plans à minima où seuls les gros jalons sont indiqués. Car dans le jeu des actions réactions, l’effet papillon fait la loi, un petit acte anodin peut mener à de grandes conséquences.

Exemple:

(désolé ça va être long, c’est un délire, vous pouvez passer directement à la suite) Exemple, donc, imaginons que vous aviez prévu que la belle blonde accepte d’aller au restau avec le grand méchant un matin de printemps. Lorsque vous avez pondu cet événement mineur dans votre plan, vous ne connaissiez pas encore Mélissa. Mais maintenant que vous la connaissez, vous savez que son boulot de mannequin l’angoisse, qu’elle se fait vomir, qu’elle a une séance de shooting hyper importante demain et que la tentation du restau, là non, non, vraiment, c’est pas possible. Elle refuse.

Du coup, bah… le grand méchant qui s’ennuie et qui, avouons-le, est un peu vénère car bien sûr Mélissa ne lui a pas dit pourquoi elle ne voulait pas diner au restau ce soir, et bien Kévin, appelons-le Kévin, a décidé d’avancer d’un jour son super plan pour détruire le monde. Du coup, notre héros, il n’aura pas le temps de réunir les sept boules de cristal avant l’activation du laser kryptonien ! Naaan !! La terre explose.

Ou pire… (pire que la terre qui explose ? oO)

Oui, pire, peut être que Kévin a été rejeté par sa mère enfant, qu’il est bipolaire et que seule l’image que la belle Mélissa lui renvoyait l’aidait à tenir, et que ce rejet violent et sans explication le détruit. Alors, dans une phase dépressive, il se flingue. Voilà ! Plus d’histoire (vous voyez, c’est pire que de faire péter la terre). Tout ça à cause d’une idiote de blonde.

Vous me direz, le scénariste est un dieu, il peut empêcher Kévin de se flinguer et le faire changer d’avis au dernier moment. Oui mais… le lecteur le sentira. Car le lecteur a appris à connaître Kévin. Et même si vous ne lui avez pas tout dit, il invente, il remplit les blancs (apparté: les blancs font la valeur d’une histoire, mais ça c’est un autre sujet). Mais surtout, un Kévin qui se contente de hausser les épaules quand sa blonde le plaque n’apporte rien émotionnellement à l’histoire… Certes, l’intrigue est stable mais votre personnage manquera de consistance et dans les deux sens du terme !

Consistance (nom féminin) :
- État d'un corps du point de vue de la texture, de la malléabilité, de la fluidité : Consistance pâteuse.
- Cohérence, solidité, poids de quelque chose : Son raisonnement a une certaine consistance.
Définition Larousse

Bref, sans travail amont conséquent, votre perso, il sera tout plat, sans texture et pas cohérent, duo qui tue la meilleure des intrigues et le plus punchy des enjeux. Alors, quitte à passer des heures à cartographier quelque chose, je préfère maintenant cartographier mes personnages et mon univers avant de cartographier les événements.

Une fiche personnage certes, mais fractale

J’avais lu dans « Ecriture, mémoire d’un métier » de Stephen King, que je nomme usuellement le King, qu’il écrivait sans plan, qu’il haissait les histoires avec plan. Pour lui, une histoire est un fossile qu’il faut découvrir en creusant patiemment la terre avec un pinceau en poils de cochonnet. Le King est dominé par sa muse (qui soit-dit en passant est un vieux bonhomme à ses yeux). Bref, j’ai donc tenté la méthode du King.

Résultat: Je me suis vautrée. (Don’t worry, j’ai l’habitude !)

Car ce que le King a oublié de dire (ou peut-être suis-je passée par-dessus en planant), c’est que pour désosser le fossile, il faut deux choses :

  1. Un fucking inciting incident (genre : un monstre extraterrestre arrive sur terre pour dévorer les enfants en prenant l’apparence de leur pire cauchemar)
  2. Une connaissance fractale de son univers et surtout de ses personnages. Et par fractale j’entends une connaissance qui va de l’infiniment grand à l’infiniment petit avec en prime, les lois mathématiques qui sous tendent ce motif qui se répète à l’infini. Bref, connaître un perso mieux que sa femme, mieux que son psy, mieux que sa mère, voire même connaître sa mère mieux que son psy.

Je m’explique: Savoir que son père battait le héros est une chose. Savoir ce que ces coups ont engendré dans son esprit en est une autre. Et savoir pourquoi son père le battait, ce qu’il en retirait en le battant, c’est encore mieux pour déterminer si, à l’instant critique, il appuiera sur le bouton rouge qui déclenche le laser kryptonien, et surtout comment et pourquoi, il le fera.

Bref. Avant de faire des plans, je vous conseille de faire des fiches de personnages, des fucking fiches de personnage, pour cela, vous pouvez utiliser les fiches que l’on trouve partout sur Internet mais je leur reproche d’être très axées caractérisation vs vrai caractère (cf. l’article sur la méthode de Mac Kee). Il est nécessaire de mixer ces fiches avec les fiches de la méthode du flocon et une analyse poussée de psychologie comportementale. Pour la psychologie comportementale, je ne peux pas vous aider ! Je vous conseille de traîner des heures sur wikipédia et les blogs (mot clef: pourquoi on se ronge les oncles? relations parentales et problèmes d’attachement, etc.)  ou de… prendre des cours ^-^ Sérieux, un jour je le ferais !

Sans aller aussi loin, dans la méthode du flocon, il y a une très bonne idée, celle d’écrire, à la fin de chaque fiche, l’histoire du point de vue du personnage. Ce petit exercice est magique, votre personnage vous surprendra toujours si vous ne le bridez pas ! (écrivez en écriture automatique, musique à fond, sollicitations externes au minimum et état de transe en prime). N’hésitez pas à vous livrer à cet exercice en phase de relecture pour résoudre les problèmes d’un scénario.

J’ai déjà testé la méthode des synopsis par personnage sur plusieurs histoires cassées (à cause d’un méchant plan qui avait l’air bien sur le papier mais qui s’est révélé tout pourri !). J’en ai sauvé une, « Mira la Bataille de l’Eau« , qui n’est pas parfaite mais qui vaut déjà trois fois son poids avant réécriture. Je n’ai fait que quelques ajouts et suppressions de scènes tout en améliorant le ton et les réactions de quelques personnages. J’ai surtout gagné un peu plus d’émotions. Une grande victoire pour moi car je crois intimement que ce que l’on attend d’une histoire, c’est surtout de l’émotion. Ce sont les relations entre les personnages, leurs réactions, vraies et ressenties comme telles par le lecteur, qui les font naître.

Sinon, l’autre histoire, la maudite Demon Heart… cet exercice m’a révélé que je devais la briser, l’atomiser, la réécrire complètement : sur 150 000 mots, y’a de quoi haïr la méthode des plans ad vitam eternam ! Calmons-nous.

Pour revenir sur la fiche de personnages, contactez-moi en MP si vous voulez la mienne (attention deux pages de questions, c’est deux jours de traitement par personnage). Sinon, en attendant que je rédige des articles détaillés sur la manière de construire ses personnages (je commence à avoir de bonnes références), j’ai trouvé un très bon article écrit par Dorian Lake dans le Webzine Génération Ecriture, en page 13: « Le jeu de rôle comme technique d’écriture ». Très instructif!

 Un petit plan quand même? *-*

Bien sûr, un plan, cela aide, on est pas tous Stephen King (je dirais même qu’il n’y en a qu’un ;). Regardant les plans, vous l’aurez compris, je suis loin d’être une experte. Je me permets juste de vous donner quelques petits conseils pratiques: 150kmots à écrire c’est rien, mais à corriger et à réécrire, c’est l’enfer (Demon heart, je brûle!!). Si vous voulez faire un plan pour votre premier roman et que vous avez une imagination foisonnante, gardez-le très simple, presque au niveau de ce qui semble être un plan de nouvelle. Je vous garantie qu’à la fin du processus d’écriture, vous arriverez à une taille acceptable de roman. Au contraire, si, d’emblée, vous partez dans une intrigue complexe, avec les impondérables nouveaux personnages et scènes ajoutées en cours de route, vous risquez de finir avec un monstre…

De mon côté, si à l’avenir je refais un plan (bah oui ^-^, même moi, avec ma muse anarchiste et ingérable, j’en referai), je compte bien tester la méthode du flocon, qui permet de construire un plan de manière incrémentale. En attendant que je creuse le sujet et l’expérimente, je vous propose de lire un article écrit par Zaha sur son blog Monde Fantasy. Très clair et agréable à lire!

En conclusion: A mort les méthodes ! A mort les plans !

Scusez-moi, ça va passer. Ce long article n’avait que pour ambition de transmettre un message: au-delà de la cohérence de l’intrigue, de son rythme, de sa valeur mythologique, de son suspense, ce qui compte dans une histoire ce sont les émotions qu’elle dégage. Ces petits frissons, on ne les obtient qu’avec les coups de sang de personnages qu’on connait bien et surtout qu’on laisse s’exprimer. Qu’importe s’ils foutent en l’air notre belle structure. Ce sont eux les héros, nous, écrivains, ne sommes que leur esclave, pas leur dieu.

 Bonne chance à vous dans vos projets !


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Auteur : Ghaan Ima

J’écris depuis 10 ans, j’ai des idées plein la tête d’univers de SFF inspirés de mangas : geeks, otakus, anarchistes sur les bords et un peu barrés.

  • Merci pour ce long et très intéressant article !

    Pour ma part, le plan marche parfois et parfois non. Récemment je me suis complétement planté pendant le Nano alors que mon plan était solide, alors que mon deuxième roman était planifié du début à la fin et cela m’a beaucoup aidé. (mais comme tu dis dans ton article, j’avais planifié une intrigue simple. ça aide sûrement.)

    Pour ma fiction Wattpad, j’ai appliqué la technique de Smallville RPG et ça me réussit à merveille (celle qui est dans le webzine). Pourquoi? Parce que j’ai énormément de personnages qui sont liés les uns aux autres et cet écrit est basé sur le relationnel, au contraire de mon roman où l’intrigue est davantage le moteur.

    Enfin, mes nouvelles sont totalement à la one again, sans plan, au feeling et ça marche aussi.

    Bref, je pensais que le plan était MA méthode, alors que non, je n’ai au final pas de méthode. Je m’adapte au thème, au rythme, aux personnages et parfois il m’en faut un, parfois pas du tout. Pareil pour les fiches de personnages.

    Bon, après tu l’auras compris, le jeu de rôle m’aide aussi et remplace ce que tu fais avec les fiches de personnage.

    • Yes! ton expérience de roliste est vraiment précieuse! Il faut que j’épluche votre webzine plus attentivement, il y a des trésors dedans 😉
      Je trouve ça très intéressant la technique du RPG pour les histoires « relationnelles ». Le roman Mira que je sors bientôt est plus écrit au feeling (avec un plan très simple, en vrai je ne connaissais que la chute ^^) car justement c’est un huit clos basé sur les relations entre les personnages, on verra si ça plaît!
      En fait, mon problème vient surtout du fait que je voulais absolument faire des plans et intriguer alors que justement mon élan naturel va au relationnel, donc je me plantais complètement. Je suis donc d’accord avec toi, il faut bien comprendre le style de son histoire et j’ajouterais bien se comprendre soi-même avant d’adapter une méthode ou une autre.

      merci pour tout! 😉

  • J’adore ton article ! Moi aussi c’est souvent la guerre entre cerveau gauche et cerveau droit Lol Et la seule fois ou j’ai testé le plan détaillé du roman avant de commencer à l’écrire, ben… j’ai juste perdu 3 mois. Blocage total, ma Muse s’ennuyait. J’ai tout jeté aux orties, et j’ai recommencé l’histoire 🙂

    • Ahah! je suis super contente de voir que je suis pas la seule! Mon esprit est un champ de bataille, Dr Moreau et miss Muse se tirent dessus à la mitraillette!!
      Je suis contente pour toi que tu aies réalisé aussi vite d’où venait le problème, trois mois peuvent paraître énorme mais c’est relativement peu. Bravo! Sur Demon Heart j’ai perdu deux ans. Et cela faisait 10 ans que j’étais bloquée, incapable de finir une histoire, j’ai été jusqu’à mettre en équation un pauvre roman pour 10-12 ans qui ne m’avait rien mais rien demandé! Pff… j’en veux tellement à mon cerveau gauche!
      Julia Cameron et son livre « libérer votre créativité » m’a beaucoup apporté!)
      bonne chance à toi dans tes projets!

    • ahah! ça dépend des gens! Je voulais surtout dire qu’il faut bien connaitre son univers et ses personnages avant de figer l’histoire!
      Le danger si on ne fait aucun aucun plan, c’est qu’on peut se laisser porter dans des événements qui n’ont aucun intérêt pour l’histoire.
      Je connais ça aussi!
      bonne chance à toi ^-^

  • Aaah, ça fait du bien à lire pour mon petit coeur de militante anti-plan 😀

    Personnellement, le plan posé et un peu détaillé a tendance à me bloquer complètement (adieu, petite histoire, morte avant même d’avoir commencé). Et c’est super intéressant, ce que tu dis sur l’engagement émotionnel. Je crois que je m’étais jamais formulé la chose de la sorte, mais maintenant que j’y réfléchis, c’est complètement ça. Merci de m’avoir ouvert les mirettes 😛

    Enfin, après, le yolo total est un peu resté dans ma folle jeunesse. Tu sais, le genre d’histoire où tu sais pas ce qui va arriver dans trois lignes et où tous les éléments s’imbriquent soudain comme par magie :’) Bon, c’est sûrement dû au fait que je suis actuellement dans une grosse grosse saga et que passé le dixième tome, il vaut quand même mieux un peu savoir où on va pour pas faire fuir le lecteur xD

    Et sur ces bonnes paroles, j’ai un bûcher de plans à aller monter. Bonne continuation à toi 😀

    • Ahah! Un bûcher! 😀
      Oui, le total free style n’est pas donné à tous le monde sur tous les projets ^-^ et encore moins pour une saga. 😉
      Perso, cela part en sucette pour moi.
      Et idem que toi, j’ai tué plusieurs histoires comme ça!
      autre astuce pour faciliter l’engagement émotionnel, être bien claire dès le début sur le conflit intérieur de ton personnage (ses désirs versus ses peurs et limites) et préférer les événements qui vont résonner avec ce conflit intérieur (dilemmes, grandes décisions, évolution du personnage). Normalement, ça augmente l’engagement du lecteur.
      Bonne chance à toi pour ta saga!! 10 tomes? Ouah!

  • Super article, bravo Ghaan, merci de nous avoir fait partager ton expérience. J’ai eu quelques déclics qui se sont faits en lisant ton article. Toutes ces années perdues dont tu parles dans ton dernier commentaire, j’ai les mêmes à mon compteur. Il faut exécuter le fautif à la mitraillette. Fichu cerveau gauche.

    Sauf que pour le gros roman que je prépare, à l’environnement très fouillé sur de multiples époques, je dois penser en quatre dimensions, et sans plan, ben… autant dire que c’est impossible de tout laisser reposer sur sa mémoire. Surtout quand ça te prend plusieurs années pour aligner des mots. Alors je fais des codex, des schémas, des graphiques… des fiches personnages (basées sur les RPG). Sauf que mes personnages évoluent, ils sont tantôt jeunes, tantôt vieux. Et que leur personnalité évolue aussi. Je dois faire des fiches perso en 4 dimensions.

    Et je perds encore du temps que je ne consacre pas à l’écriture.

    Le meilleur remède que j’ai trouvé pour me sortir de là, c’est encore d’écrire des nouvelles. On n’écrit pas de plan et on ne prend pas de notes (ou très peu) pour une nouvelle de quelques pages.

    Et là encore, tu as raison : on se retrouve avec la frustration d’obtenir d’excellents résultats sur des formats courts alors qu’on a tant peiné, perdu du temps et de la sueur sur des formats longs pour un résultat passable, quand il n’est pas tout simplement inachevable.

    Tes idées pour enrichir la personnalité des personnages sont excellentes : celle de réécrire l’histoire du point de vue d’un autre est vraiment top et je compte bien l’expérimenter.

    Et je partage, bien évidemment 🙂 Courage pour ton prochain article

    • Merci beaucoup!
      Parfois les formats courts sont plus aboutis car ils sont plus récent, tu as dû murir dans ton écriture depuis ton roman (c’est mon cas en tout cas 😉
      Le problème intrinsèque du roman est qu’on s’étale sur une plus longue période de temps et donc, le souffle, l’inspiration et l’immersion du départ peut se perdre. Stephen King (qui est un anti plan par excellence) dit qu’un roman ne doit mettre plus de 3 mois à écrire, sinon on perd le feu. Et il écrit de sacrés pavés!
      Donc c’est un problème.
      Je vais nuancer un peu cet article écrit sur un coup de colère. Les plans c’est pas toujours méchant. Mais je voulais vraiment attirer l’attention sur une erreur fatale (qui m’a fait mal) qui est d’écrire un plan millimétré sans connaitre intimement ses personnages et son univers.
      Le problème d’écrire sans plan est qu’on peut se retrouver à virevolter avec ses personnages sans que leurs actions aient le moindre intérêt pour l’histoire et pour le lecteur.
      Bref tout est affaire de mesure. En ce moment j’expérimente une nouvelle méthode:
      1. Bien comprendre le thème et ce que je veux transmettre
      2. Voir en quoi le personnage peut résonner avec ce thème (son conflit intérieur, ses besoins, ses limites)
      3. Trouver des obstacles, des dilemmes qui le pousseront à évoluer
      4. Faire la fiche univers, la fiche u héros et des autre perso important
      5. Faire un plan ultra macro des obstacles qu’il pourrait rencontrer sans jamais présupposer du choix qu’il fera.
      6. Ecrire d’une traite ou presque.
      OK pour les formats courts. Pour les longs, j’ai pas encore testé!

      +1 pour les fiches RPG! ça m’intéresse si tu as un modèle! 😉

      Bonne chance à toi dans tes projets!!