A découvrir : un roman de SF, mais avant, parlons du futur…

couverture du livre "Mira, la bataille de l'eau": une jeune fille rassemble ses pouvoirs de la couleur de l'éclair, avec derrière elle, un dragon japonais
à découvrir sur Amazon 2,99€ ou lire le 1er chapitre en ligne

 En ce jour historique de #cop21 où Paris était interdit aux parisiens car nos chefs devaient sauver la planète, j’ai décidé de mettre en ligne un projet de SF : « Mira, La bataille de l’eau » et comme je galère avec internet et mon déménagement, je l’annonce quasi une semaine plus tard ^-^ Tada!

A la fin de cet article, donc, le 1er chapitre du roman en prépublication. Mais d’abord,  j’aimerais parler des motivations qui me poussent à me relancer dans cet univers et à le distribuer avant même qu’il soit finalisé. Au départ, l’univers de Mira, c’est une histoire de super pouvoirs à la Akira à laquelle j’ai mêlé de la romance érotique (oO WTF?). Mais en filigrane c’est l’histoire d’une guerre sale que les Etats-Unis mènent au Canada pour lui voler l’eau de ses grands lacs. Une guerre sur fond de monde foutu en l’air par le réchauffement climatique, les dictatures déguisées et les terrorismes galopants. En fait, Mira est méchamment d’actualité.  Cette histoire, c’est aussi un cri du cœur, un cri né de l’état de la planète et des saignements de l’humanité.

Et pourtant, après les attentats qui ont fait pleurer le monde à l’unisson, il m’a fallu deux jours pour que je verse enfin des larmes. Je ne l’ai pas fait pour les victimes – mes condoléances à leurs familles – mais pour ce que j’ai vu à la télé ce jour-là : ce que je craignais, notre cher David Pujadas justifiant les bombardements sur des civils syriens (non, les frappes chirurgicales n’existent pas), mais surtout,  ce discours de langue de bois électorale prêchant la fermeture totale des frontières. Et là, je ne pouvais plus retenir mes larmes. Cela fait 10 ans que dans l’univers de Mira, je parle de bombes qui explosent à Paris et de soldats recrutés en banlieue. Je datais ce moment où le chaos rattraperait l’occident aux alentours de 2035. La réalité a 20 ans d’avance, putain… Dans ce futur, pas de voiture volante, ni d’énergie à fusion non, mais la barbarie, oui. Comme si le progrès technique n’allait plus assez vite pour enrayer la chute de la condition humaine. Engrenage inexorable de la haine et de l’égoïsme qui détruira notre espèce ou au mieux, la laissera exsangue après des guerres à n’en plus finir.

Car l’histoire se répète.

C’est la première chose qu’apprend un écrivain de SF : si tu veux anticiper le futur, tourne-toi vers le passé. Et notre passé est encore très proche, remplissant l’horizon de sa masse monstrueuse : l’Espagne de 36, Mussolini et Hitler, des dictatures fascistes pour étouffer dans l’œuf les luttes sociales et des boucs émissaires pour empêcher les affamés de lever les yeux vers les puissants. En 2011, la jeunesse des pays arabes a commis l’affront de se rebeller inspirant le monde entier. Alors, comme en 36, les idéologies fascistes montent en puissance car il faut détourner l’attention, utiliser la peur, canaliser la rage informulée. D’abord, à l’autre bout du monde avec l’état islamique et ses ersatz, bientôt ici avec les idéologies totalitaires qui n’attendent qu’une erreur de scrutin pour s’emparer du pouvoir. Mais soyez rassurés, les trente glorieuses succéderont à la barbarie, comme en 40…

 L’histoire se répète, crie, trépigne et s’entête. Et pendant ce temps, le monstre guette. Une bête à deux têtes est tapie dans l’ombre : les califats sectaires là-bas ne font qu’un avec l’oligarchie des ultrariches ici. Nos dirigeants serrent la main des ultrasectaires pour peu qu’ils soient libéraux. L’Arabie Saoudite l’a bien compris : tant qu’elle nous vendra son pétrole, elle pourra continuer à lapider ses esclaves et à financer les salafistes du monde entier. Et pour la bête bicéphale qui nous entraîne en enfer,  cet or est son fluide vital, tant qu’il circule, le sang n’a pas d’odeur.

Vous n’arrivez pas à le voir ce monstre? Normal, un écran de fumée le rend invisible à nos yeux. 1984 de Georges Orwell était un livre d’anticipation. C’est devenu un manuel pratique pour les deux têtes du pouvoir : l’état de guerre permet de terrifier les populations et de leur faire tout accepter. Qui approvisionne en souffrances l’autre camp? L’un par des bombes jetées du ciel et l’autre par des bombes portées autour de la ceinture? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme dirait Huxley, tant que la haine, la peur et l’ignorance nous divisent, chacun reste à sa place.

Alors si j’en crois notre gouvernement et les médias (question qui fâche : depuis quand leur fait-on de nouveau confiance au fait? Ne serait-ce pas depuis le 13 novembre?), la solution aux attentats serait de jeter d’autres bombes du ciel. Mais un feu ne se frappe pas, il s’étouffe. Il faut couper l’herbe sous le pied du terrorisme, il faut rétablir la justice. Déjà, ici, dans nos banlieues pour empêcher des gamins marqués par le rejet de basculer mais aussi, là-bas : en empêchant les multinationales de se gorger. Car, pendant ce temps, la terre se meurt. Aujourd’hui le pétrole, demain l’eau, viendront à manquer. Et nous continuerons à défaire des gouvernements « méchants » pour voler les ressources de leurs peuples. Certains de ces dépossédés se résigneront à franchir nos frontières pour mendier les miettes et un peu de sécurité mais d’autres se battront… L’humain met des religions et des convictions politiques sur son agressivité mais ses raisons de mordre sont toujours les mêmes et sont légitimes : défendre son territoire, défendre sa nourriture, défendre ses petits. Ceux qui nous divisent utilisent nos instincts pour mieux régner.

Alors je l’énonce froidement : même si nous devons aussi partager leur misère, partageons les richesses, ouvrons les frontières. Et voilà, je l’ai dit : égalité. Ce gros mot, impensable, vulgaire, à l’heure où la peur forme une carapace sur notre cœur. Et pourtant… Ce ne serait que rééquilibrer un monde qui oscille au bord du chaos. Et c’est la raison pour laquelle les politiques nous poussent au racisme: rétablir la justice impliquerait d’aller chercher les richesses qui nous manqueront dans la poche des puissants. Car si nous, chiens trop gras qui avons peur des loups et des rats, nous faisons partie des 10% les plus riches de l’humanité, il y a toujours ce 1% qui possède tout le reste, ce 1% pour qui les feuilles de papier toilette doivent être tissées d’or. Ce 1% sociopathe qui traite avec les vendeurs de morts et les rois du pétrole,  qui achète les média et nous vend la guerre pour détourner notre attention du véritable problème qui ensanglante l’humanité : l’injustice profonde qui déséquilibre notre monde.

Mais si l’humanité est capable du pire, elle est ausi capable du meilleur. Que savez-vous de ce que l’humanité pourrait accomplir si elle se décidait à œuvrer collectivement pour sa survie au lieu de s’entretuer pour s’accaparer les maigres ressources qu’il lui reste?

 « La terre se meurt et deux chemins s’offrent à nous :

  • Celui de la haine et de l’égoisme
  • Celui de l’amour et de la solidarité

 Mais que peut-on bien faire d’un nouveau pouvoir? A part se battre. »

 C’est le leitmotiv de l’univers de Mira. C’est pourquoi j’avais besoin de le mettre en ligne maintenant : l’urgence de nous voir prendre la mauvaise voie. Mais il paraît qu’il suffit de savoir quel chemin on veut emprunter pour réussir à changer le futur. C’est le message du livre dont est adapté le Disney : « A la poursuite de demain« . Un flop peut-être mais un beau message…

Et pour ceux qui sont arrivés jusque-là, merci de l’exploit. Voici le premier chapitre de mon roman. ^-^

à découvrir sur Amazon 2,99€
ou lire le 1er chapitre en ligne


S’inscrire à la newsletter et suivre les prochains articles ^^ Se connecter: [follow_me] 300px-Google-_logo

Auteur : Ghaan Ima

J’écris depuis 10 ans, j’ai des idées plein la tête d’univers de SFF inspirés de mangas : geeks, otakus, anarchistes sur les bords et un peu barrés.

    • hello dorian! merci, oui tu as raison, j’ai tendance à vite désespérer, mais c’est vrai que beaucoup de gens ont conscience. C’est encourageant!
      je me rends compte aussi que parler ne suffit pas. Il faut passer à l’action, mais j’avoue que je ne sais pas vraiment quoi faire pour changer les choses… et pourtant un peu partout des gens agissent pour l’écologie et pour l’humanité. Tout n’est pas perdu ^-^