Devenir écrivain: Sois créatif!

Monstre de la page blanche
©Artemtation-Pixabay

 

La grande vérité : Le démon de la page blanche, c’est notre cerveau!

tampon vecu « Hé! T’avais pas réservé ta soirée pour écrire? Ça fait combien de temps que tu bouquines tes mangas, là? » +_+

Parce qu’une méthode d’écriture nous dit toujours ce qu’on doit faire mais jamais pourquoi on n’arrive pas à le faire… voici un petit postmortem de ma tentative Nanowrimo et plus largement un postmortem de mes tentatives passées de devenir écrivain.  Tout se résume à une grande question : comment faire pour écrire 1666 mots par jour quand on a un milliard de problèmes, un milliard de choses qui traînent dans la tête ?

Perso, vouloir écrire quand j’ai pas la tête à ça, ça me fait l’effet d’avoir un maître esclave en miniature qui agite son fouet au dessus de ma tête en répétant : Sois créatif, sois créatif ! Moi, ça me donne juste envie de claquer cette sale mouche contre un mur. Alors je pose mon clavier, je chope un manga et je m’abrutis toute la soirée pour ne plus penser à rien.

C’est ainsi que j’ai eu une révélation. Un soir que j’essayais d’écrire depuis plus d’une heure (i.e. que je bouquinais un shojo), j’ai enfin reçu la réponse d’un client que j’attendais désespérément depuis le matin. Comme par miracle, lorsque j’ai vu que je risquais pas de me faire virer, j’ai posé mon manga et j’ai attaqué mes mots du jour.

Pourquoi ?

Autre comportement rigolo : lorsque je bloque sur une importante décision à prendre, je finis par aller faire un tour (souvent je vais me faire un thé ou je vais aux toilettes, les deux formant un mouvement perpétuel). A mon retour, la solution m’apparaît soudain en rouge clignotant sur fond blanc !

Pourquoi ?


Explication Geek 1: L’ordinateur bogué

Le cerveau, c’est comme un ordinateur. Tant qu’il n’a pas la solution à un problème, il va continuer à processer, encore et encore. Une boucle If, then, else qui tourne à l’infini et qui bouffe la mémoire vive des autres processus. Le cerveau bogue quoi !

Méthode 1 : La distraction futile

Si tu bogues sur un problème narratif du style : « mais comment mon héros va-t-il s’échapper du bateau en train de couler alors qu’il est enchaîné au mat ? » Et bien clique ici ^-^ .

Cette petite étude sur le fonctionnement du cerveau (résumé en français ici) a montré que si on effectue une tâche bête après qu’on nous ait présenté un problème, alors on parvient plus facilement à la solution lorsque le problème nous est représenté. De même, Julia Cammeron, dans son livre, libérer votre créativité (voir l’article) parle de recharger nos batteries créatives avec des tâches automatiques : faire le ménage, du tricot, etc.

Méthode 2: La méthode de l’ours en peluche, aussi dite méthode du canard en plastique

Ton intrigue ne fonctionne pas, quelque chose cloche et tu ne sais pas pourquoi? Parle-en à ton ours en peluche! Méthode bien connue de nos amis programmeurs. Lorsque ton intrigue bogue (et ton cerveau avec) et que tu ne comprends pas pourquoi, explique le problème à haute voix à un ami, ou à ton chien, ou à ton ours en peluche si même ton chien n’est pas assez patient pour t’écouter jusqu’au bout. Le fait d’énoncer à haute voix un problème te permet de te confronter au fait que ton idée première ne fonctionne pas et de voir le problème sous un autre angle.

Explication Geek 2 : La tâche de fond

Un cerveau traite l’information en parallèle, plusieurs fils d’exécution travaillent en même temps. Du coup, notre cerveau a plusieurs niveaux de réflexion, la tâche à laquelle on réfléchit consciemment (tâche de premier plan) et la tâche à laquelle notre cerveau réfléchi sans nous demander notre avis (la tâche de fond). Le problème c’est que la mémoire vive est limitée. Du coup, l’ordinateur attribue des niveaux de haute priorité et d’autres de basse priorité. Or, ce n’est pas parce que consciemment on décrète que telle tâche est de la plus haute importance et qu’on veut la traiter maintenant, qu’elle l’est vraiment pour notre cerveau…

Méthode 3 : Le rituel

Si tu es préoccupé par autre chose que ton histoire, par exemple par la liste des courses pour le dîner de samedi ou même par des idées géniales pour une autre histoire qui popent-up dans ton esprit, alors note-les. Poser sur le papier les questions en cours et les solutions potentielles est un moyen de décharger son cerveau de ses préoccupations. C’est un rituel anti-stress utilisé par les insomniaques.

Stephen King dans son livre « mémoire d’un métier » (chronique à venir, inscris-toi pour être informé) agit avec le processus créatif comme avec le sommeil. Il se met en condition suivant toujours le même rituel comme certains ont des rituels avant de dormir. Je pense que c’est une bonne idée. Ça marche pour lui en tout cas ! ^_-

Méthode 4 : La plume détournée

Maintenant, regardons la réalité en face, parfois, certains problèmes, certaines situations ne peuvent pas être résolues par ton petit cerveau. Les angoisses profondes, les vacheries de l’existence… ton cerveau aura beau s’acharner dessus, il ne trouvera pas de solution, mais il continuera encore et encore à chercher, foutant en l’air ta créativité, ton sommeil et même tes capacités intellectuelles.

La voie royale serait de traiter ça avec un psy mais on est pas tous dans cette logique, on a pas tous l’envie, le temps et le budget.

Si c’est ton cas, alors écris ! Ecris des pages du matin (cf.  méthode de Cammeron, voir l’article), ou des poèmes, ou un journal intime, n’importe quoi ! Il faut décharger ton cerveau des problèmes insolubles !

Moi, je suis écrivain, c’est pas juste un titre ronflant que je ne mérite pas, c’est un constat. Depuis que je suis toute jeune, je m’enfuis dans l’imaginaire quand la vie me plait pas. Depuis que je sais les mots, j’écris ce que je ressens, soit directement dans un journal ou un poème, soit indirectement à travers la métaphore de la fiction. Ecrire ne guérit peut-être pas tout, mais c’est un pansement efficace!

Explication Geek 3: Le cerveau en fuite

Autre grande révélation sur notre cerveau, c’est que, quelque part, on reste des animaux sans poils, ni griffes.  Ce qu’on a toujours fait de mieux à part inventer des armes, c’est fuir ou se figer sur place en espérant passer inaperçu du prédateur. La peur nous fige sur place, la peur nous empêche d’avancer, la peur nous empêche de créer.

Méthode 5: Régler ses comptes

La peur de créer (« est-ce que l’idée que je suis en train d’écrire est bonne? » -_-°) se rapproche un peu de la peur de finir, i.e. la procrastination. Encore une fois, Cammeron (voir l’article) a plein de petites idées pour nous permettre de régler nos comptes avec les critiques passées et notre peur de ne pas être à la hauteur. Voici celles que j’ai préférées:

  • Ecris une lettre à une personne qui t’a fait une très méchante critique à tes débuts (tu n’as pas à l’envoyer!)
  • Ecris une lettre à quelqu’un qui croit en toi (idem pas la peine de l’envoyer)
  • Imagine de quoi à l’air ton « Grand Censeur ». Cette partie de ton cerveau qui est toujours en train d’analyser tes mots par dessus ton épaule. (Le mien a des oreilles pointues et des ridicules canines de chaton) Dessine-le !
  • Fais pareil avec ta muse sur la même feuille.
  • Maintenant, accroche la feuille au dessus de ton bureau et prend conscience qu’il ne faut pas écouter ce petit con de Censeur! (Tu le sortiras du placard pour la phase de relecture). Et prends conscience que ta muse a froid dans ce petit coin de ton coeur où tu l’as enfermée.

Voilà, c’était la petite pensée que je voulais partager (au lieu de faire mes 1666 mots du jour).

PS : Si tu en as d’autres astuces, stp, partage-les en commentaire ou donne le lien vers ton article ! Merci !


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Auteur : Ghaan Ima

J’écris depuis 10 ans, j’ai des idées plein la tête d’univers de SFF inspirés de mangas : geeks, otakus, anarchistes sur les bords et un peu barrés.