Du lundi 11 avril au vendredi 15 aura lieu la formation « Le scénario dans tous ses états » des éditions Dixit.
Si vous me connaissez un peu vous savez que je suis une grande fan de leurs formations. J’ai déjà fait celle de Robert McKee et celle de Christopher Vogler. Les liens ci-avant vous renverront vers les chroniques que j’ai faites de leurs méthodes ^-^
Cette année, Christopher Vogler revient, mais la grande nouveauté est qu’il ne sera pas seul. Les deux derniers jours de formation seront assurés par Steve Kaplan: L’auteur des outils de la Comédie (à paraître aux éditions Dixit). A peine le mail reçu, ni une ni deux, j’ai acheté la formation, j’ai booké ma semaine (alors que j’ai plus de congés, tant pis, je serais malade!) et j’ai commandé le livre en anglais pour pouvoir réviser avant!
Pourquoi tant d’empressement? (hormis que je m’ennuie au taf oO). C’est à cause d’un grand vide. L’humour est pour moi une étrange chose que j’admire chez les autres et dont je n’ai jamais fait preuve dans mes écrits.
Le problème est peut-être que, en matière d’humour, je n’aime que le comique de situation. Mettre en scène des situations tellement gênantes, que mal à l’aise, on en rie aux larmes. Pour moi, le maître de l’humour grossier est le manga Gintama qui n’a aucune limite! Mais alors… AUCUNE!
Seulement perso, dans mes romans comme dans la vie, je suis trop dans le contrôle pour réussir à lâcher mes situations et mes personnages au point qu’ils soient drôles…
Une autre petite chose que j’ai compris de ma longue observation des mangas déjantés est le pouvoir de l’anticipation. On connaît un personnage, on connaît ses défauts et obsessions, on sait comment il réagira. Et cela nous fait rire à l’avance. Mais pour cela il faut créer les bonnes situations et ne pas avoir peur de jeter son héros dedans.
En parlant de personnages, je n’ai été drôle que deux fois. la première est avec les Larmes du Dragon, de temps en temps lorsqu’on est dans la tête de Bébé, le Chat Dragon. LE CHAT. LE ROI. Ce grand cynique arrogant a réussi à faire rire mes lecteurs (et surtout mes lectrices ;)). Une autre fois, dans un roman qui ne paraîtra sans doute jamais, une histoire en anglais où le héros est un grand cynique lui aussi et qui en veut au monde entier. Cependant, les deux récits présentaient l’avantage d’être narrés par les yeux du personnage. Or, mes autres histoires sont beaucoup plus neutres, à la troisième personne, et à chaque fois que j’ose me glisser dans la tête d’un personnage pour critiquer un peu un autre personnage ou la société, mes bêtas lecteurs me flaguent ce changement de paradigme qui les perturbe. Je supprime donc mon petit trait ironique et le peu d’humour qu’aurait pu contenir mon récit finit aux oubliettes de la prose coupée…
Bref, je suis une comique ratée. Et pourtant… MacKee (mon maître number 1 du scénario) pense que les grands comiques sont des idéalistes frustrés qui tournent en dérision la société et ses institutions. Idéalisme et frustration, ces deux qualités primordiales, je les ai! Alors pourquoi je ne suis pas drôle? Mystère en cours, affaire à suivre…
Autre point qui me perturbe est la proximité entre le drôle, le pathétique et le drame. Eh oui! Prenez un M. Monk qui n’a qu’une idée en tête: nettoyer, ranger… Dès qu’il voit un cadre qui n’est pas droit, il le remet. Dès qu’il voit un grain de poussière, il échappe à l’inspecteur de police qui veut lui passer les menottes pour aller nettoyer cette odieuse saleté. Et le pauvre inspecteur de lui courir après pendant que notre taré fait le ménage. On rie bien de ce type de personnages qui n’ont qu’une manie. « Tant qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils sont« . En effet, imaginez que ce M. Monk commence à se regarder dans le miroir. Il se verra pour ce qu’il est: un homme qui cuve des traumatismes anciens et qui ne pourra probablement jamais avoir une vie normale. Il est où le rire là? :p
Bref, vous l’aurez compris, j’ai désespérément besoin d’une formation sur l’humour. Bien sûr, les méthodes et les recettes ne remplacent pas le talent. Mais quand on n’en a pas du talent, hein? On fait comment? Et bien on bosse, on utilise son cerveau gauche, on réfléchit, on essaie de s’améliorer et même sans devenir Charlie Chaplin, rien qu’un peu d’humour dans mes histoires dark et trop moralistes, ça fera vraiment pas de mal…
Après, l’autre débat serait de dire que les méthodes nous étouffent et nous empêchent de nous lâcher et de créer véritablement. Mais c’est comme tout, apprendre la théorie ne peut pas faire de mal si on ne la prend pas au sérieux. C’est comme nos héros et notre plume, si on veut être drôle, il ne faut pas trop les prendre au sérieux.
Bref, je compte faire une formation sur l’humour en avril et je compte bien rigoler un bon coup et progresser. Je vous raconterai ce que j’aurais appris mais j’espère surtout trouver des copains pour venir avec moi. Des volontaires? 😉
Voilà! Merci d’être arrivés jusque là et bonne chance à vous dans vos projets!
^-^
Rapide présentation des intervenants issue du site des éditions Dixit qui organise la formation « Le scénario dans tous ses états »
Steve Kaplan est l’un des experts en comédie les plus respectés de l’industrie de l’audiovisuel et l’un des plus demandés. Les artistes qu’il a eus comme élève, qu’il a dirigés ou produits ont gagné des Oscars, des Emmys, des Goldens Globes, et des WGA awards. Outre le fait qu’il a enseigné à UCLA, NYU et Yale, Steve a créé le HBO Workspace et le HBO New Writers Program. Il a été consultant dans des compagnies telles que Dreamworks, Disney, HBO, Paramount, Touchstone et bien d’autres encore.
Christopher Vogler montre comment s’appuyer sur une structure et des personnages universels afin de concevoir une narration efficace et fédératrice et établir des stratégies pour provoquer l’implication émotionnelle du spectateur. Cette masterclass Les Outils de la narration a été suivie par plus de 10 000 professionnels à travers le monde, à ce jour. Elle a été créée à partir de son travail de développeur et consultant sur plus de 200 films, et du concept du livre Le Guide du scénariste.
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C’est vraiment une question intéressante l’humour !
Pendant la rédaction de mon premier roman, il était parfois tellement sombre que je me suis demandée si je ne pouvais pas mettre un peu d’humour pour alléger la lecture et faire reprendre leur souffle aux lecteurs. Plus involontairement que pas génie humoristique, j’ai mis quelques phrases… qui me font toujours rire et sourire lorsque je me relis… Seulement quand j’ai demandé aux lecteurs s’ils avaient réussi à rigoler un peu (un tout tout petit peu… ?) malgré la dureté de l’histoire, ils m’ont regardé avec une moue dubitative ^^
Du coup, cette formation, je ne la connaissais pas et comme je ne suis pas décidée à faire des livres légers, il va bien me falloir un peu plus d’humour, qui marche !
Merci du tuyau 🙂
de rien ^-^ merci à toi!
comme tu as pu le voir, je ne suis pas très douée dans l’humour non plus!
Je suis un peu dubitative aussi avec l’humour dans les romans noirs (d’où mon problème de ce côté là!). J’ai essayé aussi. Le peu que j’en ai compris, l’humour peut tomber comme un cheveux sur la soupe et casser une ambiance très dure à mettre en place.
Passer de la peur (ou drame, etc.) au rire, c’est comme passer du noir au blanc, de l’espoir au désespoir. Il faut un contraste fort, être capable de faire naître l’un ou l’autre extrême en quelques lignes.
Une règle de base je pense si on veut mélanger deux genres aussi extrêmes serait d’annoncer la couleur très tôt, dès le premier chapitre. Si cela arrive trop tard, le lecteur ne comprendra pas et verra cela comme un intrus.
Le plus beau c’est d’être capable de faire rire à travers les larmes. Je n’ai pas beaucoup rencontrer de livre capables de faire cela. Peut-être « Simple » de Marie-Aude Murail. Mais surtout le film « Monster » du réalisateur coréen Park Chan-wook. Je riais et pleurais en même temps, incroyable!
Bon courage à toi pour réussir cet exploit de réconcilier les deux!
Aie Aie Aie, je ne suis pas sûre de tenir sur la longueur. En effet, si l’on fait de l’humour dans un roman noir il faut que cela soit continue. Peut-être de l’humour noir sinon 😉 ça serait plus facile. Mais c’est une idée à garder en tête et c’est toujours bien d’apprendre de nouvelles choses en tant qu’écrivain… Peut-être l’humour sera pour mes futurs… futurs romans… qui sait ?