DEMON HEART
Acte 1 : L’autre côté du miroir
Episode2. Les yeux clos, le monstre guette
Les pompiers ne sont pas venus. Le médecin au téléphone a estimé que si Ylan pouvait se sauver en hurlant, il pouvait aussi aller jusqu’au centre médical. Alors sa mère a passé l’après midi à attendre au centre médical. Le médecin a retiré un ou deux petits morceaux de verre de la main du garçon. Il a désinfecté la blessure derrière sa tête et a décrété que c’était correct.
Mais son père a décrété que c’était n’importe quoi.
Les coudes sur la table, les yeux fixés sur son assiette qu’il n’a pas touchée, il explique la situation à Sorayah :
– Ta mère ne veut pas qu’on aille au gala de charité ce soir. Je devais discuter avec un important financeur. Mon manager comptait sur moi. C’est la première fois qu’il me donne une chance comme ça. Tu comprends Sorayah ? Tu comprends que non seulement tu ne sortiras pas ce soir, mais tu n’es pas prêt de ressortir ?
– Mais j’ai rien fait !!! J’ai juste éteint la lumière ! Il est taré ce gosse !!
Elle désigne Ylan avec rage. Il est recroquevillé sur sa chaise car il ne veut pas laisser ses jambes dans l’ombre de la table. Il est blanc comme un fantôme. Sorayah attrape son assiette encore pleine. Elle a envie de la jeter contre le mur, de la briser dans ses mains. Elle la balance dans l’évier et se sauve en évitant le bras que son père tend pour la rattraper.
Cloîtrée dans sa chambre, pelotonnée sur son lit, Sorayah fixe la porte pendant 10 minutes. Elle attend, terrifiée, que son père monte.
Mais son père n’est pas monté.
Pas de raclée.
Sorayah fond en larmes, avec Belzébaka dans ses bras pour seul réconfort. Mais le chat se tortille jusqu’à ce qu’elle le lâche. Il va s’installer au milieu d’un tas d’oreillers de satin noir. Le chat noir s’y love et s’y fond, goutte d’encre dans une mer nocturne.
Il est 20:30 d’après son réveil en forme de pomme blanche, qui sert aussi d’enceintes pour son ipod. A cette heure-ci ses copines entrent au Cineplex de Montréal. Elles vont au deuxième étage, dans la salle IMAX 3D. Sorayah peut sentir l’odeur du pop-corn au beurre. Elle reçoit un texto de Charlotte :
– « tro domaaag ! parai ke tom 6 de city of bones et super bi1 fé ! sera pa pareil en stream +_+»
Sorayah le lit à Belzé avec colère mais le chat se nettoie derrière les oreilles, placide.
21:16. Le film de démons a commencé. Nouveau texto de Charlotte :
– « tro domaaag !! Lé gars son venu… Steeve es la… »
Le chat se gratte les puces.
23 :00. Pas de texto. Charlotte a autre chose à faire. A cette heure-ci, elle doit être ressortie du cinéma et traîner dans le réseau souterrain avec les gars de sa classe, avec Steeve.
Mais c’est mon petit copain… C’est moi qui devrait être là-bas…
Sorayah remarque une notification Facebook. Une fille a mis une photo de groupe en ligne. Steeve a une nouvelle casquette, noire et argentée avec le signe de Montréal Expo. Il regarde l’appareil avec mépris, le menton en l’air, ses yeux bleus à demi-fermés : sa tête de caïd habituelle. Il a un bras autour des épaules de Charlotte. La blonde rayonne. Sorayah s’écrie :
– La salope ! C’est mon chum à moi !
Le chat baille. Sorayah le fusille du regard :
– Belzé, tu t’en fous de ce que je raconte ?
Le chat se lèche le cul.
Dans la chambre à côté, la voix de son père tonne :
– Non, Ylan !!! Tu es grand. Tu dors dans ta chambre !
Un cri suraigû lui répond :
– Mamaaan !!!
Sorayah entend sa mère courir dans les escaliers :
– C’est bon Ridan ! Je vais dormir avec lui !
Et voilà…
Maman cède, comme toujours. Sorayah se tourne vers son chat :
– Comment tu veux tu qu’il grandisse si elle lui cède tout ?
Le chat baille et s’étire jusqu’au bout de la queue. Mais il se fige soudain. Ses poils se hérissent. Il saute à terre et rive son regard sous le lit, les oreilles en arrière, comme s’il avait vu une souris. Il reste quelques secondes ainsi avant de se retourner. Il bondit sur la poignée de la porte pour l’ouvrir et sort. Sorayah le poursuit dans le couloir :
– J’vais t’apprendre à refermer, sale bête !
Le chat se précipite dans la chambre d’Ylan. Il saute sur le lit et se love sur les genoux de leur mère.
Le chat jette un regard narquois à leur père car il lui interdit toujours l’accès à leur chambre à coucher. Il est aussi dur avec le chat qu’avec ses enfants. Sorayah recule en silence alors que son père claque la porte d’Ylan.
Sorayah referme sa porte et va s’agenouiller sur son lit. Elle lève les bras vers le ciel :
– Et voilà ! Même mon chat m’abandonne ! Personne m’aime !
Elle jette un coup d’œil aux miroirs de sa penderie, les petits miroirs sont séparés par des lames de bois dans le style des cloisons japonaises. Dans les miroirs, Sorayah peut voir que sa pose de martyre est parfaite. Elle sourit :
Je pourrais faire du cinéma…
Un mouvement dans le miroir attire son attention. Sous le lit, il y a des yeux de panthère. Ils ont la couleur de l’or.
Sorayah pousse un cri de surprise. Les yeux se ferment aussitôt. Le dessous du lit reprend son apparence habituelle, sombre et plein de moutons de poussière.
Elle a rêvé.
C’est à cause d’Ylan et de tous ses délires, je vais finir par y croire…
************
Le lendemain, sa mère est partie aux aurores à la clinique privée. Elle veut qu’Ylan fasse un scanner. Il a des hallucinations. Pour sa mère, ça veut dire qu’il a peut-être un traumatisme au cerveau. Avec son doctorat de biologie, son père n’a rien trouvé à redire. Avec sa petite paye de technico-commercial qui attend une promotion depuis 10 ans, il a accepté d’avancer les 800$.
La clinique les a fait attendre 8 heures pour que le médecin confirme qu’Ylan n’a rien. Mais ça n’a pas empêché son petit frère de faire un scandale toute la nuit pour ne pas dormir seul, pour qu’on laisse la lumière allumée, pour qu’on retire le miroir de sa chambre… Bref, pour empêcher la terre entière de dormir, jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il veut.
Et maman a encore cédé. A l’aube, elle est descendue dormir avec lui.
Alors que Sorayah s’endort enfin, elle ne peut pas s’empêcher de se demander si sa mère aurait fait la même chose pour elle.
********
Sorayah fait un rêve étrange. Elle est dans une cité ancienne au sommet d’une haute montagne, au Tibet ou peut-être au Pérou. Sur le sol dallé, un artiste de rue a dessiné un escalier à la craie. L’escalier descend en spirale dans les entrailles du sol. La perspective est si bien faite qu’on dirait que l’escalier existe vraiment.
C’est une anamorphose… Pense Sorayah sans savoir d’où elle connaît ce mot compliqué. L’escalier n’existe pas. C’est juste une illusion.
Pour s’en convaincre, elle marche sur le dessin à la craie. Mais alors qu’elle suit les marches, elle s’apperçoit qu’elles ne cessent pas de tourner. Sorayah descend vraiment. Elle a un réflexe de fuite, mais elle veut savoir… Sorayah continue à avancer dans les marches. Son visage passe bientôt le niveau du sol.
Tout devient noir.
Deux yeux dorés s’ouvrent dans les ténèbres. Une voix mélodieuse lui dit :
– Tu as appelé à l’aide mais tu n’as pas besoin d’autres alliés.
Sorayah ne comprend pas le sens de ses paroles. Les yeux d’or se referment. Elle est engloutie par les ténèbres.
********
Le lendemain, Sorayah a tout oublié. Elle a d’autres préoccupations. Elle se lève à peine son réveil a-t-il sonné. Car aujourd’hui, c’est l’heure de la vengeance contre Steve. Elle sort la grande artillerie : elle se fait des yeux de biche avec du khôl et son mascara doll’s eyes. Elle enfile une chemise blanche qui date de son entrée au secondaire, si serrée que le tissu est presque transparent. Elle raccourcit sa jupe plissée en faisant des tours à la ceinture puis enfile des chaussettes noires qui remontent jusqu’aux cuisses comme des bas. Elle se regarde dans le miroir de sa penderie, satisfaite.
L’art et la manière de contourner l’uniforme…
Mais lorsque elle déboule dans la cuisine, son père est encore là. Il est assis en pyjama devant son café. Il a la tête à l’envers à cause du manque de sommeil. Sorayah jette un coup d’œil au four micro-onde : il est 7h30, l’heure de prendre le bus. A cette heure-ci, lui, d’habitude, il est déjà au bureau.
– T’as pas une réunion le lundi ? Demande Sorayah.
– J’ai pas entendu mon réveil… Lui répond son père d’une voix terne.
Sorayah fait la grimace.
Ça va être ma faute…
Son père lui jette un sale œil. Sorayah s’attend à une remarque sur sa tenue, mais il dit :
– Tu t’es réinscrite au Jujitsu ?
Sorayah écarquille les yeux :
– Pourquoi ?
– Aux cours de chant ?
Elle secoue la tête.
– T’as eu combien à ton contrôle de maths ?
Un D… Et il le sait.
Sorayah s’enrage :
– Qu’est-ce ça peut faire ? J’vais pas aller à l’université pour finir avec une paye…
– Comme la mienne ?
Son père regarde dans le vague. Il se lève de sa chaise. Sorayah a un geste de recul.
Partir vite…
Mais il va juste poser son bol dans l’évier. Il dit :
– Oui, j’ai raté ma carrière… J’ai pas envie de te rater toi aussi. Alors tu choisis : le sport, les arts ou l’école. Escort girl, c’est pas une option de carrière…
Sorayah part en claquant la porte d’entrée.
*********
Arrivée devant son école, Sorayah soupire. Elle observe le gros cube gris sur lequel est inscrit en lettre d’or : « Ecole secondaire Dante Alighieri ». Les fenêtres de l’école ressemblent à des portes de prison et sa grande gueule mange les élèves par dizaines. Des bonjours, des blagues et des exclamations retentissent autour de Sorayah. Ça sent le plastique, les viennoiseries, le chewing-gum et la vanille écoeurante des parfums bon marché des filles. Des gars se tapent dans le dos. Des filles se font la bise pour se dire bonjour. Certains élèves courent comme des fusées, d’autres longent les murs. Sorayah prend une grande inspiration et s’avance dans la fosse aux lions.
Que l’enfer commence !
La surveillante à l’entrée, une petite teigneuse, l’oblige à replier ses chaussettes, à baisser sa jupe et à enlever ses boucles d’oreilles. Sorayah porte les énormes créoles d’or héritées de tata Sarah. La surveillante dit :
– Range-les dans ton casier pour pas te les faire voler.
Sorayah répond froidement :
– Moi, y’a personne qui va me bummer mes affaires…
Sorayah entre dans le hall. Elle se démène dans la foule pour atteindre son casier. Elle l’ouvre et se regarde dans le miroir collé à l’intérieur de la porte. Elle raccroche ses créoles d’or.
Des gamines de troisième année se pressent autour de Sorayah pour lui proposer de porter son sac, pour lui demander des conseils en maquillage, pour savoir si elles ont une chance avec les gars de sa classe…
Cak cak cak… Entend Sorayah. Elle a l’impression d’être entourée de petite poules.
Mais des beuglements les interrompent soudain. De l’autre côté du mur de casiers, dans le secteur des garçons, une bagarre s’est déclenchée. Quelqu’un heurte les casiers. Les livres et les cahiers de Sorayah s’échappent par la porte ouverte et s’éparpillent au sol. Alors que les groupies de Sorayah se penchent pour les ramasser, une fille leur tombe dessus.
C’est une petite brune frêle. Une mèche pleine de laque cache des yeux barbouillés de charbon. Elle porte une jupe qui lui descend en dessous du genou. Un tatouage cabalistique s’étend sur son poignet à côté d’un bracelet clouté. La petite emo se cache derrière Sorayah. Elle est essoufflée. Elle s’écrie :
– Yayah ! Aide-moi !
Sorayah lui sort le regard de la mort :
– Karine ! M’appelle pas comme ça !
Karine reprend son souffle et dit :
– Tes copines… elles veulent encore me taxer. Mais mes parents me lâchent plus rien !
Les yeux bleus de Karine lui sortent des orbites. La peur, le manque de sommeil ou son maquillage d’emo. Impossible de savoir. Sorayah claque la porte de son casier. Elle fait un pas de côté comme pour éviter une merde et dit :
– J’ai pas d’argent pour toi.
Le nez de Karine se fronce de dégoût.
– T’es pire que ces oies !
Sorayah lui balance une gifle, main ouverte, sur le tympan. Karine tombe par terre. C’est la gifle que Sorayah mourrait d’envie de coller à son frère, à son père, à Steve, à Charlotte.
D’ailleurs, elle arrive la Charlotte avec son troupeau de copines. La blonde est superbe, comme toujours. Elle a des cils de poupée, une fossette au menton, un triple push-up et des cuisses de gazelle. Elle fait la grimace en voyant Karine à terre :
– Ouach ! Elle a pas voulu payer ?
Sorayah répond :
– Elle a pas d’argent. Elle paiera le double demain.
– Plus les intérêts ! S’exclame une fille de la bande, une rousse qui veut toujours se rendre intéressante.
Sorayah lui jette un regard de tueuse qui la réduit au silence. Puis elle se tourne vers Charlotte. La baby doll a déjà oublié Karine. Elle lève le nez au vent et s’en va voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Sorayah la suit sans un regard pour Karine. A quoi bon regarder en arrière ? Il n’y a rien à voir depuis leur entrée au secondaire. Karine refuse de s’adapter.
*******
La cloche n’a pas encore sonné. Sorayah s’assoie sur sa table pour attendre Steve de pied ferme. Et le pied en question est posé sur la table. Le professeur d’histoire arrive mais toujours pas de Steve en vue. Le regard du prof se pose sur son pied sur la table puis son regard s’attarde sur ses cuisses dévoilées par sa jupe relevée. Il prend une tête outrée mais l’éclat de ses yeux le trahit.
Vieux pervers… Pense Sorayah.
Elle saute à terre et s’installe sur sa chaise.
Steve arrive après que la cloche ait sonné. Son uniforme est débraillé, il a un coquart sur l’œil mais il a toujours sa nouvelle casquette noire et argent. Le prof qui était en plein discours se tait soudain. Steeve fonce droit vers le bureau de Sorayah.
La rage dans ses yeux !
Sorayah se met debout aussitôt. Steeve lui attrape les épaules :
– Ta drag c’t fif deuddeu juss.
– Quoi ?!
Il articule :
– T’as dragué ce fif de Dieujuste.
Instant d’incompréhension. Dieujuste, le prénom ? Un prénom haïtien. Sorayah se rappelle du grand noir qui l’a accostée vendredi.
Beau gosse mais…
– Il m’a parlé juste 5 minutes ! S’écrie Sorayah. Il dit que t’as forcé son casier et que tu lui as bummé sa casquette !
Sorayah jette un regard accusateur à la casquette neuve de Steeve. Mais le jeune homme lui attrape les joues :
– Parle pas aux gars de sa bande…
Il pince. Sorayah pousse un cri. Elle le repousse. Il essaie de la gifler. Elle lui retourne la table sur les genoux. Il beugle de douleur. Sorayah attrape la chaise comme une arme. Elle hurle :
– Tu fais le jaloux ? Toi ! Tu poses en photo avec l’autre salope et tu fais le jaloux ?!
Steve lève le poing. Il va lui balancer une droite, chaise ou pas. Le prof intervient :
– Steve ! La police est encore dans la cour ! Si tu la touches, tu vas à l’escale !
Le jeune homme baisse le poing, lentement. Il regarde Sorayah. Son souffle est pesant. Il se détourne enfin. Il se dirige vers la porte en marmonnant qu’il va casser de l’haïtien.
Mais pourquoi ?
Sorayah s’enrage :
– Mais il t’a rien fait !!!
Steeve lui jette un regard glacé. Le cœur de Sorayah s’arrête.
Il va revenir… Il va me frapper…
Le jeune homme dit :
– C’est lui ou moi.
Et il se casse.
Sorayah se rassoit, le cœur battant, les mains tremblantes. Une fille s’approche pour savoir si ça va, c’est la rousse qui parle toujours trop. Mais Charlotte laisse échapper un claquement de langue sévère. La rousse recule.
OK, j’ai compris…
Sorayah vient de se brouiller avec le pire caïd et la plus grosse pétasse de la classe. Elle est VAP. Very Avoidable People. Personne à éviter à tout prix.
– Ça va, Yayah ?
En parlant de VAP, cette tâche d’Aurélien pointe son museau au dessus de son bureau. Sorayah répond :
– M’appelle pas comme ça.
Aurélien passe une main nerveuse dans ses cheveux châtains ébouriffés de gel. Le regard de Sorayah s’arrête sur une fine cicatrice sur son front. Il rabat sa méchouille sur la cicatrice. Entre sa coupe de fif et son tee-shirt à l’effigie d’un héros de jeu vidéo, Sorayah a envie de lui tirer les oreilles. Le garçon se penche pour dire quelque chose. Il hésite. Trop long. Sorayah lance :
– T’étais où toi ?!
– Je… j’aurais fait que l’énerver… Bafouille le garçon.
Sorayah s’écrie :
– T’as raison ! Tu sers à rien ! T’as jamais servi à rien ! On est plus au primaire, pauvre fille !
Aurélien se mord les lèvres, ses grands yeux noisette brillent : un écureuil blessé à mort. Le garçon retourne à sa place.
Sorayah se prend la tête dans les mains. Elle soupire. Retour à la case départ, comme au premier jour de son entrée au secondaire.
Il va falloir se battre, encore…
Mais Sorayah relève soudain la tête. Elle secoue ses boucles brunes. L’or scintille à ses oreilles. Sorayah n’a peur de personne. Elle n’a besoin de personne pour la défendre. S’il faut le prouver chaque jour, elle le fera.
Et elle l’a déjà fait.
A suivre: 3. Les mains noires, le monstre mange
Le petit mot de l’auteur:
Un petit chapitre qui présente bien le caractère de Sorayah. Elle a un sale caractère d’accord, mais il faut bien se défendre! Je vis à Montréal depuis peu de temps et je n’y ai pas grandi. C’est assez dur de savoir comment se passe la vie dans une école secondaire d’ici. Alors je me suis inspirée de mon expérience de collégienne. Des rivalités et des menaces. Mais je suis pressée de passer à la suite et de vous présenter Sitry ^-^ la semaine prochaine