Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, je me suis lancée dans un marathon « 10 nouvelles en un été ». Bon, j’avoue que l’été chez moi, il commence au 30 mai et il finira au 30 septembre. Si je me fixais sur le calendrier de Mère Nature, il me faudrait écrire 10 nouvelles en 10 jours oO Bref, je me retrouve à devoir écrire avec des deadlines serrées souvent 15jours avec ma semaine de 40 de taf. C’est un gros stress: pour commencer, pour finir, toujours à deux doigts d’abandonner. J’ai fini par prendre le taureau par les cornes et par me forcer à faire quoi qu’il arrive et à suivre un programme pour limiter le doute: une méthode d’écriture que j’appellerai… La technique du « Jeté de chat dans l’eau » © 😀
Le chat, il nage c’est bien, il coule, tant mieux! (vous allez comprendre pourquoi 2000 mots plus bas 😉
En résumé, on parlera de comment vite et bien créer un univers, donner vie aux personnages, écrire le plan, se plonger dans l’écriture et corriger. J’utiliserai comme exemple mes deux dernières nouvelles: celle du concours Georges Sand fin mai qui est passée comme une lettre à la poste mais l’autre, celle de l’appel à textes « Réalités » de la toute nouvelle maison d’édition Realities Inc, j’en ai accouché dans la douleur (mais j’ai accouché quand même: règle 1: finir quoi qu’il arrive!). Pourquoi ? Parce que l’univers à créer était particulièrement complexe et je voulais faire long et lourd. J’avais deux semaines, temps d’écriture et de relecture compris (20Kmots quasiment un roman). Dans des temps contraints, il est préférable d’écrire sur notre monde super archiconnu sur lequel on travaille depuis dix ans. Cela permet :
- De limiter la phase de recherche amont
- De déjà bien connaître ses personnages
- D’approfondir le passé d’un de nos personnages et d’enrichir l’histoire principale
- D’avoir un petit contenu à mettre en ligne pour les fans de la série
Tout bénéf quoi ! ^-^ C’est donc ce que je m’étais promis de faire pour survivre à ce marathon de l’été : du recyclage.
Oui mais bon, c’est chiaaaant !
Alors mon cerveau droit (vous savez ma muse, cette petite fée stupide et égoïste qui n’en fait qu’à sa tête ?), ma muse donc, en a décidé autrement. Elle a eu la soudaine envie de faire de la Dark Fantasy. Or, j’en ai pas en stock! J’ai donc jeté le chat à l’eau! Bref, voici la méthode utilisée qui permet de limiter les doutes et d’optimiser le travail.
Etape 1 : Connaître le genre et chercher l’idée, 3 heures
Sous-titre: La pirouette pour retomber sur ses pattes (cf. la métaphore du chat qu’on jette dans l’eau ^-^)
J’ai commencé par chercher de l’information sur le genre dans lequel je voulais me lancer. J’avoue ne pas avoir fait de grandes recherches. Un tour sur Internet, une discussion avec ceux qui avaient la connaissance, un reminder des quelques histoires de Dark fantasy que j’avais lu/vu/joué (brièvement, le jeu vidéo c’est le diable :p).
En résumé, j’ai découvert qu’une histoire de Dark était au-delà du bien et du mal, qu’elle suscitait des questions sur la vie, avait tendance à être plus crue et que ses héros étaient souvent marqués par les épreuves. Et là, ma muse est tout de suite partie sur l’archétype du gars de 40 ans, qu’a tout vu, perdu sa famille et qu’a des cicatrices plein le dos, genre le mec expert au combat mais qui se désintéresse du sort du royaume, jusqu’au jour où…
STOP ! Alerte au cliché !
Donc, mon cerveau gauche a mis une claque à ma muse et elle est repartie dans une autre direction, plus manga celle-là. J’ai eu cette envie d’appliquer la définition à un enfant avec une notion totalement fuckée du bien et du mal. Par exemple, un enfant démon. Et d’emblée, j’ai vu se dérouler sous mes yeux l’univers terrible du Ramayana, l’histoire épique et cruelle des légendes Hindi.
Etape 2 : Créer l’univers, 5 jours (week-end compris)
Sous-titre: Repérer le terrain
Donc, on en est là : J-15 et cette décision stupide de me lancer dans un tout autre genre que je ne connais pas, dans un univers extrêmement complexe avec un double effet kiss-cool : il faut imaginer, mais on ne peut pas inventer n’importe quoi! En effet, on parle de la culture millénaire d’un peuple. La règle de base d’un monde de fantasy est d’être méga cohérent sur les détails, donc avec la mythologie, il faut rajouter une couche de crédibilité. Donc, une montagne de travail m’attendait qui m’a pris quasi une semaine.
Un problème auquel je ne m’attendais pas est que les informations sur l’Inde antique sont parcellaires sur le net (J’ai eu le même problème avec ma nouvelle sur le Berry). Oui, on trouve l’histoire du Ramayana, de l’information sur les dieux et les grandes espèces de démon. Mais de là à savoir ce que mangeait les esclaves de la cité d’Ayodhya, s’il existait des tavernes, à quoi ressemblaient les maisons, comment ils s’habillaient, etc. C’est la croix et la bannière. J’ai galéré à trouver les éléments dont j’avais besoin pour donner corps à cet embryon d’histoire qui me trottait en tête mais que je ne voulais pas encore formaliser. Je vous expliquerais plus tard pourquoi.
Donc, le seul moyen, c’est d’affiner encore et encore les recherches avec des mots clefs plus précis, aller chercher de plus en plus loin jusqu’à arriver dans les livres académiques. Et là : Google Books est ton ami. Il ne faut pas hésité à aller piocher dans les vieux ouvrages desquels on ne peut pas faire de copiés collés. Tant pis, on recopie! A ce stade, l’information est si dure à trouver que j’ai été obligé de tout rapatrier dans un seul fichier que j’ai ordonné ainsi :
- Lieux
- Habits
- Vie/castes
- Légende
- Démons
- Pouvoirs
Gardez les liens au cas où, mais je ne vous conseille pas trop de tabler sur le fait que vous approfondirez un point plus tard. Perso, en plein process d’écriture, quasi en transe, j’ai pas trop envie de tout stopper pour retourner éplucher un horrible bouquin mal scanné par Google. Donc je recopie tout, je fait des bullets points, je copie colle des images, les images sont terriblement importantes. Et j’ordonne le tout avec des titres et des sous titres facilement accessible depuis la fenêtre navigation de Word. Bon d’accord, c’est old school et nombre d’entre vous diront : « Hé Ho ! Y’a Scrivener ». Bon, OK, je testerais un jour mais qu’importe le flacon pourvu que l’info soit directement accessible au moment où on en a besoin.
Etape 3 : Créer les personnage, 2 jours
Sous-titre: Le premier contact avec l’eau
Bon, on est à J-9 ou un truc du genre. Vous remarquerez que jusqu’ici, je n’ai pas parlé de plan, et je n’ai surtout pas l’intention d’en parler avant… on verra si le moment vient. Jusqu’ici, j’ai creusé des embryons d’idée à travers l’univers. Ce travail d’archéologue me sert surtout à trouver les personnages. C’est l’heure de les créer maintenant. J’ai passé un peu moins d’une journée pour chacun de mes deux persos principaux. Ç’aurait été un roman, je me serais tapée tout le pays. Mais la base d’une nouvelle c’est : peu de personnages, dans un temps et un lieu limité. Justement pour éviter de trop s’éterniser. Donc, j »ai donné une journée par personnage. Là, je ne me suis pas cassé la tête, j’ai appliqué la méthode d’Elizabeth George avec la méthode du Flocon (j’en ferais un article un jour). La base pour créer un personnage c’est :
- De s’immerger avec une musique ou des images qui lui ressemble ou de son univers
- D’y aller par pallier, de partir d’éléments d’apparences, de son passé et de creuser de plus en plus jusqu’à atteindre le plus important : que veut-il ? Qu’est-il prêt à faire pour l’obtenir ? Cela peut être un désir conscient ou inconscient.
J’ai une fiche toute faite, demandez-moi par mail si ça vous intéresse.
Etape 4 : Le plan, enfin ! 1 jour vs 1 heure
Sous-titre: Chat mouillé craint l’eau froide (vous allez comprendre d’où vient le titre 😉
J-7. Le temps est venu de faire le plan. Ou pas. Pour une nouvelle, c’est en général vivement conseillé. En effet, l’intrigue d’une nouvelle est subordonnée à sa chute. De plus, lorsqu’on a un nombre de caractères très contraint, il vaut mieux savoir exactement où on va et ne pas se perdre en digression ou en regardant les personnages tourner en rond. Cependant, forte de ma longue expérience de mauvaise planeuse, j’ai retenu trois choses pour faire un bon plan :
- Le faire après avoir écrit la fiche de son héros, le même jour, dans la foulée quand on est encore dedans, quand on vibre encore de cette injustice/déception/drame qui a fait de lui ce qu’il est, quand on sait exactement ce qu’il veut et dans quel univers il évolue.
- Une fois qu’on a fini ce plan là, bah… On recommence le lendemain. On fait la fiche du grand méchant/antagoniste/rival et on réécrit le synopsis par ses yeux.
- Puis on s’attaque à un autre perso qui rigole pas.
- Puis un autre… (c’est la méthode du flocon)
Dans le cas de la nouvelle de Dark pour Realities, je n’ai fait que deux fiches de personnages, donc deux plans me direz-vous ? Non. J’ai fait un demi plan. J’ai commencé le premier et puis, arrivée au moment où mes personnages se rencontrent, j’ai abandonné. J’étais à J-6 (dans les 6 on compte la semaine travaillée), donc j’ai laissé tombé. De plus, c’était arrogant à ce stade, alors que je ne connaissais aucun des autres personnages, alors que je n’étais même pas sûre de mon univers, de vouloir figer l’histoire.
Je savais plus ou moins où je voulais aller, quelle magnifique scène de fin je voulais, quelle morale je comptais transmettre. Et je commence à avoir un minimum d’expérience des plans fuckés. Je me doutais bien que cette vague idée de plan que j’étais en train d’étoffer allait se prendre une claque alors à quoi bon perdre un temps précieux ? De plus, sachant que j’avais le droit d’aller jusqu’à 150000 signes (le rêve *-*), je n’avais pas de raison de me stresser.
Au contraire, pour la nouvelle du concours George Sand, j’ai été très dure avec le plan. Je vous en parlerais un peu plus bas.
Etape 5 : L’écriture, 5 jours
Sous-titre: Immersion totale, noyade recommandée
Le but ultime de cette phase c’est l’immersion. Ainsi, de plus en plus, pendant que j’écris, surtout avec une dead line très courte, j’essaie de minimiser les sollicitations extérieures. Pas de Facebook!!! Une technique est de poster: « Bonjour Facebook, au revoir Facebook, ce soir j’écris« . Du coup, même si vous craquez, même si vous en avez envie, avoir annoncé que vous ne viendrez pas sur Facebook vous oblige à ne rien liker, à ne rien commenter, donc, obligé de retourner taffer. ça s’appelle du hacking de cerveau.
Ensuite, je reviens sur ce que je disais plus haut: le fait que je blinde mes fiches univers et personnages en amont. En effet, lorsqu’on commence une recherche Internet sur un point très précis, souvent, on relève le nez une demi heure plus tard et on a perdu le « move », le « flot », le « feeling » qui nous portait avant qu’on ne se demande : « au fait, comment s’appellent les guerriers de l’inde antique ? ». Or, je crois fermement que pour écrire une histoire qui move, qui porte, qui transmet quelque chose, il faut certes bien préparer en amont, bien analyser en aval, bien s’exercer, mais il faut surtout savoir mettre le cerveau gauche en pause et laisser libre court à son esprit créatif. Cela n’est possible que si on se met en transe et qu’on n’en sort pas. Donc, mieux vaut avoir bien préparé son univers et ses persos en amont et pouvoir retrouver chaque info en deux clics, pas plus. Si c’est plus long, laissez tomber. Ecrivez juste « Chaboula » au lieu de « Kshatriya » et vous y reviendrez en phase de correction. Et tant pis si toute votre vie, en société, vous appellerez les guerriers indiens des Chaboulas. Que vaut de passer pour un imbécile chez belle-maman si vous avez vu émerger chez vos persos des comportements improbables mais tellement réalistes pendant que vous écrivez?
Une astuce pour se replonger plus vite dans l’univers lorsque on doit travailler de façon entrecoupée est de laisser sa dernière phrase en suspens et surtout de ne pas la finir. Puis noté la musique que vous écoutiez et remettez là lorsque vous recommencez à travailler. Donc, toujours dans l’esprit transe magique, j’ai trouvé une ou deux musiques qui convenaient à la situation et j’ai rien lâché. Le matin dans le train, le midi à la pause repas, le soir dès que j’arrivais à la maison. En mode sociopathe, fuck the real world. Le King estime qu’il ne faut pas plus de trois mois pour pondre un roman fleuve, si le temps s’étire, les personnages s’affadissent dans notre esprit, et tout est affaire de schizophrénie bien gérée. Vos persos doivent squatter un bout de votre cerveau.
Au final, comme je m’y attendais pour la nouvelle Realities Inc, la première partie de l’histoire a suivi le plan, la seconde lui est restée fidèle dans l’esprit mais la troisième partie… et bien… Un sale petit démon a tout envoyé balader! Je parle au sens propre, le démon s’appelle Damsaca, il ressemble un peu à Calcifer dans le Château Ambulant, mais en plus tordu. Bref, j’étais là tranquillement, les deux mains sur le clavier à regarder mes personnages principaux faire leur vie, se comportant plus ou moins comme je m’y attendais. Je m’apprêtais à sortir mon plot device de ma manche (i.e. l’attaque des méchants), quand un sale petit démon a fait une chose inattendue, qui a acculé mon héros. Et là… j’étais mal. L’armée arrivait et Damsaca avait foutu le bordel. Bon… mon héros s’en est sorti tout seul et je pense que j’y ai gagné une scène forte en émotions mais…
Bon, ce côté totale impro a eu pour résultat que la nouvelle est devenue une novella de 110Ksignes. Si j’avais dû tout faire tenir en 15Ksignes, j’aurais fait autrement (cf. ci-après). Mais je ne crois pas que j’aurais eu le temps, ni la présence d’esprit, de faire la fiche de cette petite raclure de Damsaca. Donc… Je suis contente de ne pas en avoir fait finalement et d’avoir juste laissé mes personnages grandir au fil des mots.
Etape 5 bis : OK mais si il avait fallu faire court ? -> Stick to the plan ! L’exemple d’une autre nouvelle
Sous-titre: Se noyer, certes mais avec une planche en mousse
Au contraire, pour ma dernière nouvelle : « Réalité Morcellée », du concours Georges Sand, j’étais contrainte à 15000 signes. J’ai donc décalé le temps de travail vers la phase amont de conception des personnages et surtout du plan. Comme je l’évoquais, le plan, je l’écris d’abord à la suite de la fiche personnage du héros. Lorsque j’ai finis ma phase d’écriture automatico-compulsive, je le copie-colle dans un nouveau document et je l’épure. Puis j’attaque une autre fiche perso, j’écris le synopsis par ses yeux et je m’en sers pour modifier le plan en fonction de ses réactions, et ainsi de suite (méthode flocon). Plan qui est dans un document séparé. Cela va sembler stupide, mais je pense qu’avoir un document séparé par étape, c’est important pour s’y retrouver, cela permet de faire du double écran et d’avoir les informations en parallèle au lieu d’être obligé de scroller et d’oublier où on en était. Évidemment, Scrivener c’est bien aussi 😉
Bref, j’étais tellement contrainte par le nombre de signes qu’entre le moment où j’élaborais l’univers et le moment où j’ai réellement écrit le plan, j’ai dégagé la moitié des éléments de contexte que je voulais placer. Puis, avant de commencer la rédaction, j’ai regardé mon plan et j’ai surligné en jaune toutes les parties non essentielles au cœur de l’histoire. Après avoir posé par écrit la première scène qui m’avait déjà pris quelques 1500 signes, j’ai tiré la sonnette d’alarme et définitivement supprimé les parties en jaune, qui n’étaient pas essentielles au cœur de l’histoire.
Vous me direz, comment reconnait-on le cœur de l’histoire ?
Certains vous diront, c’est évident : « C’est ce qui sert le thème ! » « C’est l’intrigue principale ! » Mais pour moi, rien n’est évident et tout s’apprend dans la douleur et l’expérience. Dans ce cas précis, j’ai supprimé tout ce qui avait trait au passé d’alchimiste de mon héroïne (recyclée d’un projet de roman). Finalement, l’histoire tenait la route sans ça. J’ai supprimé la dernière scène où elle devait se venger et déclencher la chute (une révélation) et qui finalement était inutile, la révélation pouvant intervenir autrement. J’ai aussi supprimé une scène avec son père, qui « montrait » qu’il ne l’aimait pas et accessoirement qu’elle était un enfant illégitime. Mais était-ce vraiment utile qu’elle soit un enfant illégitime ? Donc, supprimé. De plus, était-ce utile de « montrer » que son père ne l’aimait pas dans une scène, alors que (attention je vais écrire un gros mot) je pouvais juste le « dire », faire de l’exposition sans montrer réellement par le comportement des personnages. Je n’aime pas avoir recours à l’exposition mais il paraît que c’est mon défaut, et dans une nouvelle, parfois, on n’a pas le choix! De plus, c’était un élément qui n’était pas utile pour faire avancer l’intrigue principale.
Donc… à la trappe, à la trappe.
Avec le recul, pour la nouvelle, je crois qu’il faut compter 1000 à 2000 signes signes pour une scène (i.e. une ligne de votre résumé). Donc si votre histoire se passe en 4 temps, cela fera une nouvelle qui peut s’étendre jusqu’à 8000 signes max. Enfin, c’est ma moyenne. Cela dépend du niveau de détail de votre résumé et du niveau de détail de votre écriture. Si vous faites des résumés très long et que les descriptions ne sont pas votre tasse de thé vous serez sûrement à 500 signes par ligne de résumé. D’où l’intérêt de faire de nombreuses nouvelles à la suite pour vous connaître. Perso, je préfère limiter les scènes que limiter le niveau de détail de ma prose. Ecrire une histoire comme on écrit un synopsis ne m’intéresse pas. C’est pourquoi je suis si nulle avec la micronouvelle 😉
Sinon, les autres règles pour fitter dans les clous d’une courte nouvelle sont :
- Limiter le nombre de personnage pour que ceux qui restent soient quand même bien campé.
- Condenser l’action au maximum
- Limiter les changements de lieu et de temps (néanmoins dans ces cas là, l’exposition pure et dure fait des miracles 😉
- Bref, se concentrer sur le cœur de l’histoire 😉
En résultat: lorsque j’ai fini mon premier jet, j’étais à 20ksignes. Juste 25% à couper, un miracle pour moi ! En général je tourne à 50% de trop. Bref, cette méthode en 5 étapes me semble efficace, sur moi en tout cas, bien sûr on est tous différents.
Etape 6 : la correction
Sous-titre: Repêcher le chat
La correction est le gros morceau qu’on oublie toujours. Et d’expérience, plus le texte est contraint et court, plus la correction sera longue. Supprimer telle périphrase, telle mini action, tel mot, casse souvent le flot, ce qui fait que le texte « sonne » et même parfois, cela casse la compréhension ou la lisibilité. Sur un texte écrit en une semaine, je pense d’expérience qu’il faut bien se garder une journée pour les coupes et corrections. Bref, minimum 1/7ème du temps d’écriture (et je parle du dimanche sur une semaine travaillée, donc au final, c’est plus un ratio 1/5).
En général, mes marathons nouvelles finissent en marathon coupe franche. Notamment, la nouvelle pour l’appel à texte T&tra l’année dernière avait été un sprint digne des JO ! (derniers 1000 mots supprimés en 10 minutes oO pour un envoi à 23h50 et des brouettes). D’ailleurs, le texte pour le concours George Sand a été rendu à 23h57 (à ma montre ;). En général, j’applique la règle du un sur deux. Si j’ai deux adjectifs dans la phrase, j’en supprime un. Si j’ai deux périphrases pour exprimer la même idée, j’en supprime une. Deux actions qui se ressemblent, j’en supprime une (avec tous les combats que j’écris, cela m’arrive souvent ;). Deux lignes de dialogues pour arriver au moment qui fait avancer l’action, j’en supprime une (argh ! les joutes verbales, l’ennemi juré des nouvelles courtes !)
Bien sûr, au passage, je corrige les fautes, mais ce n’est pas le plus complexe. Là, une petite astuce peut être de commencer votre texte par la fin. Ainsi, vous avez moins de chances de vous laisser emporter par l’histoire. Bon, j’ai jamais le temps de faire cette étape, mais je sais qu’elle est utile. J’essaie d’imprimer le texte dans une police autre que celle avec laquelle je l’ai écrit. Puis je m’y mets à tête reposée, en essayant d’avoir un petit temps de pause. Bien sûr, le mieux est d’avoir un avis extérieur et une vraie bêta lecture, mais ce n’est pas toujours possible vu les délais serrés.
Etape 7 : Trouver le nom
Sous-titre: Soigner ses griffures (les chats n’aiment pas qu’on les jettent à l’eau!)
Un titre? Mince ! j’avais oublié ça ! oO
En général, les meilleurs titre viennent à la fin de l’histoire car, omme dirait Pixar, c’est là qu’on peut enfin identifier le thème. Mais en toute franchise, je ne me suis pas foulée pour Realities Inc : « Cœur d’Aswang ». Pourquoi ? Parce que c’est l’histoire d’un gosse au cœur de démon qui va retrouver son cœur d’humain. Pour l’autre nouvelle « Réalité Morcelée », c’était bien mieux, car le titre collait au thème du concours mais aussi renvoyait à plein de petits moments et de métaphores dans la nouvelle. Donc, pour celui-là, je suis fière ^-^
Bref, deux nouvelles, deux univers, deux concours qui n’ont rien à voir, mais une méthode sensiblement la même, à part cette petite divergence de plan. Donc, même si aucune ne gagne, j’aurais toujours appris quelque chose.
Voilà! Si vous avez d’autres idées, des astuces à partager, merci d’avance de les mettre en commentaire, j’ai encore besoin d’affiner ma méthode (il me reste 7 nouvelles à pondre pour mon marathon oO)
Bonne chance à vous dans vos projets ! 😉
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