Poème: Les pantins

« Chante moi la série du nombre 2 que je l’apprenne aujourd’hui »
« Deux bœufs attelés à une coque, ils tirent, ils vont expirer, voyez la merveille… »
Tradition orale des druides

Jusqu’à la mort, tirer, traîner
Sous le mors, sentir sa peau se craqueler
Offrir sa vie en sacrifice
Pour notre monde en perdition
Et le monstre en dehors se hisse
Hors de l’espace des sensations

Lorsque l’anathème s’y abattu
Par son poids de haine submergea l’univers
Recouvrant la vérité même, le ciel et la terre
La vérité se tue, l’intensité se chut

Seule en leur travail substitua la volonté
Malgré crocs et pourriture acérée
Avide de dévorer…

Telle une île au relief strié d’écueils
Doux fractals que l’air recueille
Au fur et à mesure que l’eau décroît
Et s’échappe par la bonde qu’un enfant tira
Par curiosité, enflammée
Ou simple naïveté, libérée

La mort, la vie, complexité
Ersatz de beauté
Art et créativité
Semblant d’éternité
Piètre béton armé

Comme un enfant s’endort au mieux
Entouré de tendres, doux oreillers
Mais ils ne remplacent ou si peu
Une mère de tendresse, de douceur, lovée

L’homme s’attaque à l’infini,
Le démantèle et l’écartèle
Sur l’autel, la roue de notre folie
S’imagine avoir tout compris

Et ce pantin qui n’a ni âme, ni sang
De tailler, assembler, malaxer
D’emprisonner, l’eau, l’atome, le vent
Pour nourrir de sombres entités

Et l’être perdu, au soir contemple
Ses créations deviennent son temple
Le resteront jusqu’à sa mort
Celui qui, pour la vie, broie tout effort

Celle la même qu’il a renié
Pris d’une odieuse témérité
Il croit transparaître l’infini
Mais n’est que pris de jalousie
Car jamais ses mains n’éclairent les étoiles
Et elles seules peuvent déchirer le voile
Mais il n’ose plus y tourner son regard
Pour sa médiocrité simplement y voir

S’il ne lui reste qu’un sourire
Il pourrait l’offrir à son ire
Et enfin tout retrouver
A jamais pardonné.… Lire la suite

Poème : Gris, Noir, Blanc

 

L’imagination se meurt de persécutions

Bande grise parcourue d’un fin ruban blanc
Etendue stérile qui s’allonge à l’infini
Mais ai-je le droit d’entrevoir, percevoir
Un zeste de couleur, malheur

Gris, noir, blanc, et de temps en temps une tâche rouge couleur de sang

Gris, noir, blanc
Froid si froid, logique subtile, espoir puérile
Rien qu’une file sans faille sans méandre, rectiligne

Gris, noir, blanc
Fuite en avant
Ne te retourne pas, rien autour de toi
Trace tout droit

Gris, noir, blanc
Marche sans fin que je finis à genoux
Dignité brisée, rêves estropiés
Regardez donc ce que vous avez fait
Monde sans couleur sans saveur

Il a disparu, le doré qui illuminait mon visage
Le vert qui berçait ma vision
Le bleu pur du ciel n’est plus que fumée azotée
Même l’argenté est terni

Votre or ne brille pas, il éteint

Ce cœur se rappelle la couleur, la saveur
Vert, orange rouge, rien ne bouge
Mon esprit jamais n’oublie que tous n’ont pas obéis
Et de ce corps ressort le goût du sucré, acidulé
Mon âme encore s’envole

Eau plate ou limonade ?… Lire la suite

Poème : Oubli des flammes

Qui donc se réveille le matin
Et ne se souvient de rien
Qui prend peu à peu conscience
De la folie d’être, de sa présence

As-tu déjà senti l’air pur éveiller toute beauté
As-tu déjà observé la chute lente et mystique, ce tourbillon  chaotique,
L’assaut du vent dans des feuilles d’argent

T’es tu déjà baissée au-delà de ton égo
Caresser l’herbe et la terre, les sentir crisser
Sous les doigts engourdis, soudain réveillés
Une flamme appauvrie, enfin ranimée

Feu de l’enfance revenu en tes yeux
Comme eux de te redresser et regarder au plus loin
Aussi loin d’aussi près

Magie de la vie à toutes les échelles
Hasard pertinent ou folie d’antan
Qui, parti de rien arriva nulle part
Sinon ici-bas

Ouverts à tous les bruits de la douce crécelle
Illumination ou nouveaux horizons
Tu entends, tu revis, tu fuis les remparts de ta triste éducation
Qui te voulait robotisé et toujours plus con

Refuser science infuse
S’éveiller à la vie
Et l’esprit aux merveilles
Entre rêve et création de nouvelles beautés, pour l’humanité

Commentaire:

Un poème que j’ai écris lorsque j’avais 18 ans je crois.… Lire la suite